Près de 600 pèlerins, venus des cinq diocèses de la Province ecclésiastique, ont répondu à cet appel.  Comme à Rome, et sous les conditions prescrites par l’Église, il était possible de recevoir l’indulgence plénière.

Cette démarche s’inscrivait également dans le cadre du millénaire de la crypte de Chartres, la plus vaste de France.

Depuis le Moyen Âge, « Notre-Dame de Chartres » accueille les visiteurs : pèlerins venus prier, fidèles rassemblés pour célébrer la foi, mais aussi amateurs de concerts ou simples curieux en promenade. Un sanctuaire plus vivant que jamais, magnifié par des restaurations récentes, propice à la contemplation comme à des activités riches d’élan spirituel et de rencontres humaines.
Nous étions 44 pèlerins de la paroisse Saint-Brice de la Vallée de l’Indre à partir dès 6h30, rejoints sur place par quelques autres fidèles. Ce voyage joyeux et fraternel a débuté par l’office des Laudes et s’est clôturé par celui des Vêpres, dans un bel esprit de communion.

La Maison diocésaine, installée dans l’ancien couvent des sœurs de la Visitation, a accueilli les pèlerins tourangeaux — près de 300 personnes. Après le mot d’accueil de Mgr Jordy, qui a rappelé l’élan synodal de la province et la mise en commun de certaines missions (notamment la formation des séminaristes et des diacres), deux conférences ont été proposées :
Capucine Soupeaux, guide-conférencière, a partagé son émerveillement pour la cathédrale, qu’elle a découverte en 1996. Elle en a retracé l’histoire depuis le IVe siècle, évoquant un lieu d’une incroyable beauté, où Marie est représentée 170 fois, toujours avec Jésus. Elle a souligné la richesse exceptionnelle des 2500 m² de vitraux médiévaux récemment restaurés.

Le père Jacques Pottier, chapelain de la cathédrale, a proposé une méditation sur Marie et l’Eucharistie.

Marie, arche d’Alliance, remplie de l’Esprit Saint, chante le Magnificat ; son cœur transpercé recueille les dernières paroles du Christ. Elle est celle à qui Jésus confie Jean, et celle qui nous aide à entrer dans le mystère de l’Eucharistie. Dieu, touché par notre amour, choisit de demeurer en nous malgré nos imperfections. Sainte Thérèse nous invite à faire de notre cœur un jardin où Dieu peut se reposer, comme Marie lui a souri avant sa première communion.

Après le pique-nique, une procession eucharistique a conduit les groupes vers la cathédrale pour l’après-midi. Plusieurs propositions étaient offertes : adoration du Saint-Sacrement, visite de la crypte et de ses chapelles, découverte guidée des vitraux ou du portail sud, recueillement devant le voile de Marie (relique envoyée par l’empereur byzantin à Charlemagne), temps de réconciliation, prière auprès de la Vierge du Pilier ou contemplation de la splendide clôture du chœur, chef-d’œuvre sculpté entre gothique et Renaissance.

La journée s’est conclue par la messe d’envoi, présidée par Mgr Christory, évêque de Chartres, et concélébrée par quatre évêques et une trentaine de prêtres.

La visite du Séminaire des Barbelés, au Coudray, n’a pu être maintenue pour tous en raison de l’affluence. Elle a été remplacée par une évocation lors du trajet retour. Ce lieu a accueilli près de 950 séminaristes allemands prisonniers de guerre entre 1945 et 1947, sous la direction du père Franz Stock, lui-même prisonnier. Durant la guerre, il avait été l’aumônier des prisons de Paris, assistant résistants et juifs avant leur déportation ou exécution. Il fut aussi celui qui recueillit les dernières paroles des fusillés du Mont-Valérien.

Ce séminaire, rattaché aux facultés de théologie de Mayence et Fribourg, permit la renaissance d’un clergé anéanti par le nazisme et fut un symbole fort de réconciliation franco-allemande, prélude à la construction européenne.